Le Jardin
biologique de St Colomban.
Biologique [...] 1:Sans engrais ni pesticides
chimiques. 2:arme biologique, utilisant des organismes vivants ou des
toxines (par analogie, ça nous intéresse).
Au
printemps de l'année 2002, la proximité de la nature a suscité en nous
l'envie de la redécouvrir, d' user de ses services pour notre bien-être
et de la préserver. Nous avons remis en culture quelques parcelles
situées sur les hauteurs du hameau de St Colomban, lieu-dit La Gleia, et
reconstruit certains de leurs murs de soutènement en pierres sèches afin
de les conserver en état. Conscients du déséquilibre écologique
engendré par l'utilisation des produits chimiques dans la majorité des
domaines de production contemporains, nous cultivons, de façon
biologique, les plantes que nous produisons.
A présent, nos intentions se tournent vers la création
d'une association, basée sur le foyer d'activités que représente le
jardin. Les objectifs que se fixe l'association.
-
Créer des
emplois C.E.S. dans le domaine agricole.
-
Produire et
distribuer des produits biologiques aux adhérents.
-
Sauvegarder
le patrimoine agricole de montagne.
-
Lutter
contre l'exclusion sociale en permettant des échanges entre les
jardiniers et les consommateurs et en assurant un suivi de la
réinsertion sociale des volontaires.
-
Obtenir la
certification Bio.
Activités
proposées au sein du jardin associatif:
Jardin: Terrain où l'on cultive des végétaux
utiles ou d'agréments.
Association: [...] Groupement de personnes réunies dans un dessein commun
non lucratif. [...]
En
premier lieu, l'association se propose de former des personnes volontaires
en rupture sociale à reconnaître, cultiver et récolter les légumes,
fruits, aromates et plantes médicinales que nous utilisons pour subvenir
à nos besoins. Une majeure partie de ce temps se passe dans le jardin. Il
faut, préparer les sols recevant les semences ou les plants à repiquer,
semer ou repiquer sur ces mêmes sols les futures productions, subvenir au
besoins de ces dernières (aérer le sol, étendre du compost, enlever les
pierres, désherber les cultures...), récolter les productions au bon
moment, les conditionner et les stocker jusqu'à leur distribution aux
adhérents (le surplus étant partagé entre les jardiniers). Des
opérations de bouturages, greffes, cultures sous tunnels et en serre,
taille des arbres du verger et de l'oliveraie, récolte des plantes
médicinales, ainsi que de nombreux autres travaux occasionnels, sont
aussi nécessaires au fonctionnement pratique et durable de cet ouvrage. Patrimoine:
[...] Bien, héritage d'une collectivité, d'un groupe humain. [...]
Il y a aussi une action à mener afin de préserver le travail de nos
prédécesseurs, qui ont dépensés énormément de leur énergie pour
terrasser ce site. En effet, la quasi-totalité des murs de soutènement
s'est effondrée et les parcelles ont perdues environ un cinquième de
leur surface. L'abandon de ces terres n'est plus permis. Si l'homme ne
sauvegarde pas ce qu'il a créé, la nature aura tôt-fait de le lui
reprendre. Quel intérêt il y a t-il à abandonner un patrimoine ? Nous
avons donc prévu de reconstruire la totalité des murs en pierres
sèches, selon la méthode traditionnelle. Cela pourra aussi nous
permettre d'étendre la surface de production. De plus, la création
d'ateliers visant à développer notre créativité, notre communication
au monde, notre esprit de groupe sont déjà en place, et tant d'autres
restent à venir. Fonctionnement
& Mission Sociale du jardin associatif.
Marginaliser : [...]
1:Mettre à l'écart;situer en dehors de ce qui est essentiel.
2:Tendre à exclure de la société [...]
Les ressources financières du jardin sont issues, des
subventions du conseil général des Alpes-Maritimes (nous en avons
formulé la demande par courrier le Lundi 9 Décembre 2002), des
cotisations prélevées aux adhérents annuellement, et enfin des recettes
de l'achat des produits par les adhérents. L'activité du jardin est
planifiée et répartie aux jardiniers par un chef d'équipe (une personne
d'expérience dans le domaine maraîcher ainsi qu'une aptitude à gérer
un groupe et tous les petits soucis qu'il en découle, employée en C.D.I.
ou C.D.D.). Les jardiniers (emploi C.E.S. à temps partiel) sont des
volontaires à une réinsertion sociale. L'association les épaulera à
trouver un nouvel emploi, avant la fin de leur contrat en son sein, afin
d'assurer leur insertion après leur passage au jardin. Bien entendu, le succès
de chacun des volontaires dépend de leur volonté propre, mais la mission
de l'association sera de re-motiver chaque individu dés lors qu'il en
éprouvera le besoin. En effet, qui peut prétendre n'avoir jamais baissé
les bras face aux embûches que sème le destin ? La distribution des
"parts" se déroule sur le lieu de production, ce qui permet aux
producteurs et aux consommateurs de communiquer, s'ils le désirent.
Peut-être chercheront-ils ensemble le moyen d'éviter la marginalisation
d'êtres humains dans notre société ?
Méthode de
reconstruction de murs en pierres sèches
Actuellement l'état des murs de la propriété que nous
occupons sont dans un état de délabrement bien avancé et ceux des
propriétés avoisinantes ne brille pas d'éclat non plus. Entre une
quarantaine d'hivers et un siècle d'existence sans être renforcés, ces
édifices commencent à fatiguer. Certains propriétaires terriens les ont
rénovés ou fait reconstruire par des entreprises, en pierres cimentées
quelquefois, en parpaings, faute de budget, le plus souvent. A ma
connaissance, mortier et gel ne font pas bon ménage. L'eau contenue dans
le mortier se cristallise et il en résulte une augmentation de son volume
(à noter que l'eau est le seul corps connu se comportant de la sorte),ce
qui a pour effet de fendre le mortier. Le gel étant fréquent dans les
montagnes, l'homme a trouvé le moyen d'empêcher ce phénomène. Pour
cela, un dose de liquide antigel, rien que ça, est additionnée au
mortier. Je ne force personne a aller lire l'étiquette d'un bidon de
liquide antigel, les informations incompréhensibles pour le public,
annotées sur celle-ci, ne dévoilent rien qui ne soit susceptible de
troubler "l'ordre public".Il y est tout de même inscrit la
mention "Nocif".
Nocif: 1:Qui est de nature à nuire à
l'organisme. [...]
Donc la solution reste, comme illuminée parmi les autres, les murs en
pierres sèches.
Le besoin de remonter un certain mur en pierre est venu lorsqu'il a fallu
cultiver la première parcelle du jardin. Le travail consiste à creuser
à l'emplacement du mur ou de ce qu'il en reste [photo 1].Car il faut
récupérer le maximum des matériaux de l'ancien ouvrage (moins de
manutention), rattraper le déplacement que la terre, l'eau et le temps
lui ont fait subir, et prévoir un espace, entre le futur mur et la terre,
que l'on comblera de cailloux trop fragiles et de graviers afin de
constituer un drain [photo 2]. La terre extraite du talus est classée en
deux catégorie:
-Terre "collante" (argile, glaise...),située en
profondeur.
-Bonne terre, principalement la couche de surface. La bonne terre est
tamisée et mise de côté pour les surfaces cultivées, les graviers sont
mis dans le drain et les déchets végétaux sont compostés, toujours
pour le jardin. La terre collante sert de remblai pour les allées et les
chemins, elle est ensuite recouverte de graviers ou de pavés. Dans ce
mode de fonctionnement, le chantier est toujours propre, tous les
matériaux, quels qu'ils soient, sont réutilisés (exceptés les
ferrailles, plastiques, piles, pièces de monnaie...). Le talus
décaissé, on creuse les fondations ( 20 à 50 cm, selon le terrain, car
on tombe quelquefois sur du rocher.) puis, on installe confortablement les
plus grosses pierres possible. Ce sont les pierres de base, elles pèsent
entre 50 et 100 kg, voir un peu plus. On place individuellement chaque
pierre, que l'on cale, et on rempli le drain au fur et à mesure que le
mur monte. Sur le haut du mur sont posées de grandes pierres plates, de
cinq à quinze centimètres d'épaisseur, afin d'assurer le maintien de la
dernière rangée. C'est rien de le dire! La propriété qui est
actuellement en rénovation est située à 650 mètres d'altitude, le seul
accès possible de la route est un petit sentier de la largeur de la
brouette. Heureusement, sinon il aurait fallu porter les pierres une par
une, sur une soixantaine de mètres en côte à 15%.Car toutes les pierres
ne sont plus sur place, il nous faut aller les chercher, à l'ancienne,
dans la rivière. Ce travail titanesque mais durable est à réaliser sur
l'ensemble des murs de St Colomban, de la région et certainement dans
toutes les montagnes de France et du monde. Ou choisissons la facilité et
laissons tomber à l'eau nos chances de pouvoir, un jour prochain,
remonter sur la montagne sans que ce soit un paysage désolé, aride,
invivable.
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