Journées Saint Colombaniennes
St Colomban de
Lantosque
le samedi 5 septembre et le
dimanche 6 septembre 2009
Programme des
journées :
Luxeuil et les fondations colombaniennes
Au cours des quelque vingt années (vers 590 à
610) passées au pied des Vosges, Colomban fonde trois monastères pour
répondre à un afflux croissant de postulants Annegray, Luxeuil et
Fontaine, implantés dans une zone frontière entre Austrasie et Burgondie.
Obéissance et discrétion, prière constante (collective et individuelle),
pureté parfaite et travail manuel (déprécié par l'esclavage antique)
caractérisent la vie des moines venus se placer sous la houlette de
Colomban.
Colomban, « citoyen du monde » et « patron des
européens »
Par les influences reçues et transmises dans
sa « Règle des moines » : celle des saints Pâcome, Cassien et Benoît de
Nursie - par l'étendue des territoires parcourus par Colomban - plus
encore, par l'importance de l'essaimage colombanien qui, par delà la mort
du saint irlandais, provoque l'éclosion de plus de quarante monastères en
Europe occidentale par son élévation d'esprit : Si tollis libertatem,
tollis dignitatem (qui enlève la liberté, enlève la dignité) (Lettre 4 de
Colomban écrite à Nantes en 610). |
SAINT
COLOMBAN Le marcheur de Dieu
Né (vers 540) dans le comté de Leinster en
Irlande, formé à la vie cénobitique principalement dans le monastère
récemment fondé de Bangor (banlieue actuelle de Belfast), Colomban, bien
que doté d'une formation classique, est définitivement imprégné de la
culture et de la spiritualité gaéliques de son île, que les Romains
eux-mêmes ne parvinrent jamais à conquérir. De là viennent assurément son
attachement viscéral à la peregrinatio pro christo, à l'alternance des
périodes de vie cénobitique et érémitique, â l'importance du travail
manuel, de l'ascèse et de la pénitence, mais aussi son indépendance envers
l'épiscopat et sa fidélité indéfectible à la date de Pâques insulaire,
voire à la forme de la tonsure monastique ! Le succès rapide de sa mission
évangélique sur le continent, commencée dans les années 580 avec une
douzaine de moines irlandais, manifeste une certaine aptitude à
l'acculturation (que démontre sa maîtrise de la langue latine), mais
témoigne aussi de réelles qualités humaines et spirituelles qui
transparaissent dans la vie fraternelle de la communauté, dans le talent
oratoire de son abbé mais aussi dans le souci permanent d'accueillir ceux
qui, riches ou pauvres, sont à la recherche de soins médicaux ou de
nourriture, de travail ou de protection, d'instruction ou du sens de leur
vie. Moine et prophète, solitaire ou prédicateur, Colomban ne craint pas
les conflits lorsque sa conception de l'exigence évangélique est mise en
cause rejetant toute « langue de bois », il se heurte alors durement aux
dirigeants religieux et politiques de la Gaule, particulièrement au roi
Thierry de Bourgogne et à sa grand-mère, la reine Brunehaut. Condamnés à
l'exil en 610, Colomban et ses vieux compagnons irlandais entreprennent
alors un périple de plus de deux années à travers les pays actuels que
sont la France (traversée de Luxeuil à Nantes puis de Nantes à Metz),
l'Allemagne, la Suisse, l'Autriche et l'Italie, lieu de la dernière
fondation, Bobbio, où Colomban achève son pèlerinage terrestre en 615.
L’essaimage Colombanien
A l'époque de Valbert, troisième abbé de Luxeuil, le monastère vit son âge
d"or. Les successeurs de Colomban, Eustaise (612-629) puis Valbert
(629-670) mêlent les règles des saints Colomban et Benoît, composant même
une version adaptée aux besoins d'une communauté féminine. Ils multiplient
les conversions, notamment dans les milieux aristocratiques, et surtout
les fondations. Après un temps de formation plus ou moins long dans le
cloître de Luxeuil, nombre de moines (Germain, Philibert, Romaric,
Amé,...) et d'évêques (Donat, Faron, Eloi, Omer, Chagnoald, Remacle,...)
fondent ou rénovent plus d'une quarantaine de monastères dans les
différents royaumes mérovingiens. Au VIIe siècle, les colombaniens
occupent, et de loin, la première place parmi les acteurs du développement
monastique.
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