1 - Le rapport du BRGM et ses «
interprétations »
Suite aux désordres
relevés sur le versant Belvèdère – Roquebillière, Monsieur le
Préfet des Alpes Maritimes a commandité en 1971 auprès du BRGM une
reconnaissance des lieux et une étude de stabilité. Depuis ces
travaux, AUCUNE RECONNAISSANCE, ni AUCUNE ETUDE DE TERRAIN n’a été
réalisée à ce jour. Le BRGM, dans son rapport, fait preuve de
pragmatisme et de prudence dans ses hypothèses et analyses : tous
les points évoqués le conduisent à suggérer des études
complémentaires qui n’ont jamais été réalisées. La DDE 06, de son
côté, interprète et détourne les éléments de ce dossier pour
appuyer ses recommandations d’évacuation et de destruction du
village de Roquebillière. Nous souhaitons, par la présente,
rappeler et clarifier ces éléments afin d’alimenter objectivement
les réflexions sur le débat géologique entourant ce versant.
2 – Analyse détaillée du rapport BRGM CETE
71 SGN 409 PRC
Page 26
: le BRGM précise qu’il ne dispose que de « renseignements
imprécis » sur le substratum et les emplacements des marnes, des
gypses et des cargneules.
Page 35
: « La connaissance géologique et hydrogéologique de ce secteur
n’est pas suffisante actuellement pour porter un jugement
définitif sur ce problème. Des études complémentaires sont
nécessaires pour tenter d’éclaircir ce problème ».
Page 36
: « Seule l’exploitation de mesures piézométriques sur une longue
période permettra peut-être d’éclaircir ce problème ». Seules des
mesures de courte durée, faute de moyens, ont été réalisée à
partir de 1971.
Page 36
: «Les travaux de reconnaissance n’ont pas permis de définir d’une
manière précise les surfaces de glissement ».
Page 38
: «Le volume de glissement pourrait approcher 4 millions de mètres
cubes et la masse en mouvement irait jusqu’à la Vésubie, …,
coupant la RN 565, formant un barrage sur la Vésubie avec toutes
les conséquences qui pourraient en résulter ». La position
actuelle de la DDE sur cette hypothèse de 4 millions de mètres
cubes est de considérer que la coulée s’arrêterait exactement et
miraculeusement au bord de la Vésubie.
Page 42
: «Il est bien évident que les différentes hypothèses formulées
dans ces méthodes peuvent être discutées ».
Page 46
: l’ensemble du paragraphe 5.1 met en exergue la nécessité
d’éliminer la pénétration des eaux superficielles (diminution
prévisible de 80 à 100% des eaux de ruissellement) et reconnaît
les bons résultats déjà obtenus par les premières mesures mises en
place … … mais malheureusement abandonnées par la suite faute de
moyens.
Page 47
: concernant le drainage des eaux profondes, le BRGM recommande
une première approche basée sur un test en grandeur réelle de
drains. Cette recommandation n’a jamais été mise en œuvre.
Page 51
: Le système de surveillance piézométrique mis en œuvre fait
preuve de fiabilité dans ses résultats et le BRGM recommande « une
surveillance renforcée et permanente des dispositifs » …
Pages 53
et 55 : … cette recommandation d’amélioration du système de
surveillance est reprise plus en détail en chapitre 6.3 avec un
descriptif des mesures concrètes (précisées en annexe B) puis
rappelée dans la conclusion générale du rapport comme un impératif
« quelles que soient les décisions qui seront prises ». … La
encore, ces recommandations ne seront pas mises en œuvre faute de
moyens !
Page 54
: Dans ces conclusions, le BRGM rappelle que le village de
Belvédère peut-être directement menacé « s’il n’est pas fondé sur
un très bon socle (ce qui reste à démontrer). » Ce point contredit
la position de la DDE qui exonère totalement le village de
Belvédère de tout risque.
Page 54
: Le dernier mot des conclusions du BRGM est éloquent puisqu’il
rappelle que «Nos connaissances sont encore insuffisantes dans
quatre domaines : règime hydraulique interne …, forme et
profondeur du contact entre les moraines et le substratum,
fondation du village de Belvèdère, efficacité des drains … ». |