ALPES MARITIMES

Association départementale d'économie montagnarde. Arrière et Haut Pays. Alpes Maritimes.

   

   Le département des Alpes-Maritimes (06), est limité au sud par la Mer Méditerranée et au nord par la chaîne de montagne du Mercantour, dont certains sommets dépassent 3000 mètres. Le département a une superficie de 4300 km². On y distingue une zone de montagne qui comprend le haut-pays, (89 communes) et le moyen pays (30 communes) et une zone littorale de faible largeur qui borde la Méditerranée de la frontière italienne au département du Var. La zone de montagne représente 87% de la superficie du département. La côte appartient au climat méditerranéen avec des étés chauds et secs, des hivers doux, des pluies très abondantes en automne. Un passage pluvieux peut en quelques jours apporter le cinquième des pluies annuelles. Ce climat méditerranéen est modifié par l'altitude dans le haut pays : températures beaucoup plus froides l'hiver, chutes de neige fréquentes, pluies d'orage l'été. Le régime des cours d'eau, dépendant du climat, connaît de fortes irrégularités, gros débits au printemps et à l'automne avec des crues violentes, maigres l'été et l'hiver (neige et glace ne fondant qu'au printemps). De type méditerranéen au sud, la forêt devient montagnarde dans le haut-pays. Pins d'Alep, pins maritimes, chênes-verts poussent sur la façade littorale. Le chêne pubescent et l'ostrya (charme houblon) dominent dans le moyen-pays. En forêt de montagne, le pin sylvestre occupe 25% de la surface boisée mais en altitude ce sont les sapins, les épicéas et plus haut encore les mélèzes qui constituent les essences caractéristiques. En 1990, de département comptait 971 700 habitants : trois agglomérations du littoral et du moyen-pays groupent plus de 90% de la population, ce sont Nice, Grasse - Cannes - Antibes, Menton - Monaco (Principauté exceptées). 30 000 habitants vivent dans le haut-pays. Après un siècle d'exode rural on assiste actuellement à une timide augmentation de cette population. La croissance démographique du département est forte, très supérieure au rythme d'accroissement de population des autres départements français vers les Alpes-Maritimes et aux mouvements internationaux car le solde natures est négatif (les décès sont supérieurs aux naissances).

   UN DEPARTEMENT DYNAMIQUE.
   A l'exception de la parfumerie à Grasse, les Alpes- Maritimes ne connaissaient aucun secteur industriel saillant. Depuis 30 ans, se développe une importante technologie de pointe ouverte sur les marchés extérieurs avec un potentiel de recherche remarquable (C.N.R.S., I.N.R.A....) un secteur électronique et informatique performant (Texas Instruments, I.B.M., Aérospatiale...). Les activités mécaniques et métallurgiques s'adaptent aux technologies nouvelles. La chimie connaît également un fort potentiel de développement avec les parfums et l'industrie pharmaceutique. La technologie de la mer, l'agroalimentaire, la confection et le prêt-à-porter, l'industrie du bois, complètent ces activités. Le bâtiment et les travaux publics sont un secteur essentiel en raison de l'expansion démographique.

   DES ZONES D'ACTIVITES SE SONT CREEES, Le Parc International d'Activités de Valbonne-Sophia-Antipolis est la première technopole française par sa taille. Le Parc s'étend sur les communes d'Antibes, Biot, Mougins, Valbonne, Vallauris et groupe plus de 800 entreprises. Il accorde une grande importance à : ~ l'enseignement et à la formation : Ecole Nationale des Mines de Paris, Ecole Supérieure en sciences informatiques, Centre d'Enseignement et de Recherche Appliquées au Management (C.E.R.A.M.)... ~ à l'informatique, l'électronique et les communications : système européen de distribution de services aux agences de voyage (AMADEUS), Institut National de Recherche en Informatique et Automatique (INRIA), Centre Mondial de réservation, Air France... etc. D'autres zones d'activités, une quinzaine au total dont les plus importantes sont celles de Carros-Le-Neuf et de Saint-Laurent-Du-Var ont vu le jour. A noter l'essor de l'immobilier d'entreprise avec Nice-Arénas, Nice-La-Plaine, la Siagne et les nombreux projets à l'étude. Une station thermale, Berthemont-les-Bains sur la commune de Roquebillière est en cours de développement. LE TOURISME Le département des Alpes-Maritimes se classe second après la région parisienne pour le nombre de touristes accueillis. Ses atouts sont le soleil, la mer et la montagne, ses fêtes avec le Carnaval de Nice, le festival du film de Cannes, et son patrimoine culturel (musées). En zone de montagne, trois grandes stations de ski (Valberg, Auron et Isola 2000) et d'autres plus petites attirent les skieurs tandis que la fréquentation estivale augmente (tourisme vert). Sur le littoral 40 km de plages s'offrent à la baignade et les stations d'épuration pour améliorer la qualité de l'eau se multiplient. 28 ports de plaisance, de Théoule à Menton permettent 14 000 postes d'encrage. Depuis 1970 se développe le tourisme d'affaires et de congrès et 25% des revenus du tourisme sont dus à cette clientèle. D'imposants Palais des Congrès ont été réalisés dont ceux de CANNES et de NICE ACROPOLIS. L'aéroport international de Nice-Côte -d'Azur occupe la seconde place des aéroports français derrière l'ensemble parisien Orly-Roissy.

   AGRICULTURE ET PECHE EN DECLIN
   Alors qu'en 1929 les exploitations agricoles étaient au nombre de 44 500, ils n'étaient plus en 1989 de 4 800. La côte et le moyen-pays pratiquent l'horticulture. La principale production est celle de la fleur coupée avec les exportations vers l'Allemagne, la Hollande et l'Italie... suivent le mimosa, les plantes à parfum, les fruits et les légumes. Les cultures maraîchères sous serre permettent d'augmenter le nombre des récoltes. Dans les autres productions, l'olivier connaît un renouveau d'exploitation, quelques hectares de vignes subsistent dont la moitié à Bellet (colline de l'ouest de Nice). L'élevage (moutons, chèvres, vaches et porcs) est à 95% le domaine de la montagnes dont il est le support de l'agriculture. Un seul élevage de volailles conserve une taille économique (30 000 poules). L'apiculture permet une production annuelle de 150 tonnes de miel. La pêche côtière se meurt. Seule la pêche du thon rouge au large des côtes est prospère mais la grande majorité des thoniers vient de la côte languedocienne.

   NOTES D'HISTOIRE
   Les terres actuellement groupées sous le nom de " département des Alpes-Maritimes " ont été très tôt fréquentées par les hommes. De nombreuses grottes, le campement de Terra-Amata, les outils et ossements humains découverts l'attestent. La grotte de Vallonet près de Roquebrune-Cap-Marrtin est l'un des plus anciens habitats connus en Europe. Ce refuges est vieux de 900 000 ans, celle du Lazaret à Nice date de 100 000 à 200 000 ans. Vers le VIème siècle avant Jésus-Christ, les population autochtones : les LIGURES (gravures rupestres du Mont Bégo, Castellaras*) descendant des tribus du néolithique vont être en contact avec les Grecs. Ceux-ci fondent vers 555 avant Jésus-Christ NIKAIA (Nice) et ANTIPOLIS (Antibes). Dès le IIème siècle avant Jésus-Christ interviennent les Romains et en -117 la Gaule du SUD-EST est annexée. Il faudra attendre de 25 à 13 avant Jésus-Christ pour que soit mis en terme à l'indépendance des peuples alpins (le Trophée d'Auguste construit en l'an 6 avant Jésus-Christ à la Turbie porte le nom des peuples vaincus). Rome crée la province des Alpes-Maritimes avec pour chef lieu Cimiez (Cemenelum), colline du centre de Nice. Cimiez ne résiste pas à l'effondrement de l'Empire Romain (476). Le littoral est victime des Sarrasins. Des sites défensifs du moyen et du haut-pays sont occupés pour mieux résister. A la fin du Xème siècle, le Comte de Provence, Guillaume, chasse les Sarrasins, notre région fait alors partie des états de Provence. Au cours de la guerre de succession qui suit la mort de la Reine-Jeanne en 1391, Nice et les villages du pays niçois se donnent à la Savoir : c'est la dédition de 1388. Au XVIème siècle, Nice passe au rang de capitale d'un ensemble régional et en 1526, le Comté de Nice est créé (Comté a un sens administratifs et non féodal). Il va être entraîné dans la guerre car la Savoie participe du XVIème au XVIIIème siècle aux grands conflits européens. Notons que la Savoie après avoir annexé le Piémont échangera en 1713 le Royaume de Sicile contre la Sardaigne. Sera alors créé le royaume de Piémont-Sardaigne. Les français vont s'emparer du comté en 1691 puis en 1706 et Louis XIV fera raser l'imposant château de Nice. En 1792, pendant la Révolution, la Savoie et le comté de Nice sont occupés puis annexés par la France. Les Barbets (sorte de chouans locaux) mènent dans les montagnes une lutte sans merci aux soldats de la république (Saut des Français). Le 4 février 1793, le premier département des Alpes-Maritimes est créé par la Convention. Le comté de Nice dépendra à nouveau de la Savoie et donc du royaume de Piémont-Sardaigne de 1814 à 1860. Victor Emmanuel V, roi de Piémont-Sardaigne cède à la France après une consultation des populations, la Savoie et le comté de Nice en échange du soutien apporté par Napoléon III à la réalisation de l'unité italienne. La première guerre mondiale est comme pour les autres départements, une hécatombe. Les villes de la côte sont transformées en centres d'accueil pour les réfugiés et les blessés. En 1940, les italiens entrent en guerre contre la France, Mussolini espère annexer Nice et la Savoie, mais l'armée des Alpes s'oppose à leur avance et le 25 juin, lors de la signature de l'Armistice, les Alpes-Maritimes font partie de la zone libre à l'exception de 3 communes (Isola 2000, Fontan et Menton). En novembre 1942, à la suite du débarquement allié au Maroc et en Algérie, les Italiens occupent le département. Ils seront remplacés par les Allemands en septembre 1943. La libération viendra après le débarquement allié du 15 août 1944 au Dramont dans le Var. Les derniers combats auront lieu en avril 1945 avec la prise de l'Authion et de la vallée de la Roya par les troupes françaises. Le traité de Paris du 10 février 1947 donne à la France, Tende, la Brigue, les hameaux de Piène et Libre après consultation des populations et les territoires que les communes d'Isola, Saint-Sauveur-Sur-Tinée, Rimplas, Valdeblore, Saint-Martin-Vésubie, et Belvédère possédaient en territoire italien. Après 1860, les Alpes-Maritimes vont être désenclavées. Le 10 avril 1863, le premier train en provenance de Paris arrive à Cagnes-sur-Mer puis à Nice en septembre 1864. Après, Monaco, Menton, la voie ferrée atteindra Vintimille en 1872. Le moyen et le haut-pays vont connaître deux liges exploitées par les chemins de fer du sud de la France : Nice-Digne et Nice -Meyrarques (13) par Colomars. Les routes du bord de mer (basse-corniche en 1862) et les routes des vallées (Saint-Martin-Vésubie en 1877, Entraunes en 1885 et Saint-Etienne-De-Tinée en 1896) vont se développer. A noter qu'en 1905, 14 lignes de tramways sont déclarées d'utilité publique. Elles disparaîtront en 1925 avec les progrès des véhicules automobiles. Ce désenclavement et surtout le chemin de fer seront le facteur essentiel du développement du tourisme. La côte attire d'abord les souverains (reine Victoria, Tsar de Russie, roi des Berles...) et les membres des familles royales, puis les personnages importants de la finance et de la politique. Les artistes et les écrivains vont suivre. Les hôtes de luxe : Riviéra-Palace, Tégina en 1885, Négresco, Carlton en 1912, Ruhl en 1913 et des casinos : Monaco en 1877, Nice en 1884, Cannes en 1907 sont construits. Des fêtes et des manifestations sportives, bataille de fleurs, courses de chevaux, courses d'automobiles, meeting d'aviation voient le jour ou sont modifiées : Carnaval/ Après la guerre de 1914, la clientèle changera, de nombreux palaces fermeront, le tourisme populaire va développer la saison d'été. (*) Enceintes de pierres situées sur les hauteurs. 

   Nous remercions le directeur du C.D.D.P. des Alpes-Maritimes pour son aimable autorisation de reproduction des cartes et des textes extraits de : Alpes-Maritimes, histoire et géographie d'André RIPART.