Monographie de Belvedere - La Gordolasque - Vallée de la Vésubie, 06450 Alpes Maritimes - Côte d'Azur - France
TRESORS de BELVEDERE Fontaine
A la fin du XIXème siècle se fit sentir le besoin d'améliorer
qualitativement la vie quotidienne des Belvédérois. Ce
Monument aux mortsImmédiatement après la. guerre de 19141918, Belvédère se prononça pour rendre hommage à ses enfants disparus dans cette catastrophe mondiale. Un autel fut érigé à leur mémoire dans l'église paroissiale (l’autel "des Grands Morts"). A la suite de la destruction de l'ancienne chapelle des Pénitents noirs du village, accolée à ce même édifice, il fut érigé en lieu et place un autre monument aux Morts, entre l'église et la Mairie du village. Simple stèle funéraire rappelant les noms des disparus, elle est entourée de l'espace sacré de la Nation.
Façade de l'église
L’église paroissiale Saints Pierre & Paul était, au début de notre siècle, plus avancée que de nos jours. Sa façade se situait sur le même plan que le clocher. Quand il s'agit de permettre l'accès routier au cœur du village, la commune décida d'élargir la rue principale, en coupant les maisons sur toute sa longueur. Il en fut de même pour l'église dont les escaliers empiétaient largement sur la nouvelle chaussée. Ainsi fut repoussée sa façade sur près de 5 m de profondeur, amputant l'édifice d'une travée entière. Son décor extérieur fut tout de même conservé ou reproduit à l'identique.
Façade de la Mairie
Clocher de l'église paroissiale
Porte de la « maison du Chevalier »Dès que l'on quitte la place de l'église, en remontant par la rue Ferrier, un premier passage couvert s'offre à nous. Malgré ce décor XIXème, cet espace semble plus ancien que le quartier du Fort. Complétant la façade de la "Maison du Tribunal", il ouvre sur la rue. En débouchant, une porte ogivale s'offre à nos regards. De belle composition, celle-ci possède deux détails qui font penser à une origine médiévale, ou au mieux Renaissance. S’il ne s'agit pas ici de croix de consécration (connues à Clans ou à Saint‑Dalmas Valdeblore), il semble proposer une interprétation sociale certaine. La "Maison du Chevalier" (telle que nous l'avons dénommée) présente une sorte d'enclume à hauteur de la courbure de l'ogive. L'étude approfondie du parement extérieur, ainsi que quelques indications intérieures pourraient nous préciser ces orientations.
Fonds baptismaux
Reliquaires
Devant d'autel de l'ancien maÎtre autel de la chapelle des pénitents noirsDe l'ancienne chapelle de la Miséricorde, anciennement accolée à l'église paroissiale, à l'est, il ne reste que le devant d'autel, dont le cartouche central représente la Vierge de la Miséricorde. Elle est reconnaissable à son ample manteau ouvert pour protéger le peuple Chrétien. La confrérie des Pénitents Noirs à Belvédère est avérée dès le XVIlème siècle, mais rien n'empêche qu'elle ait été présente avant cette époque (à Lantosque, elle est connue à la fin du XVème siècle). Société d'entraide, elle regroupait environ la moitié des habitants, l'autre appartenant aux Pénitents Noirs. Il n'existe vraisemblablement pas de classification sociale dans nos villages, contrairement à ce qui se pratique à Nice (les Noirs sont au nombre de 40 et représentent alors l'aristocratie).
Statue du Christ MartyrDans le "Trésor" de l'église paroissiale se retrouve une statue ancienne, aux couleurs passées. Elle représente le Christ, couvert du manteau rouge. Sa physionomie le présente comme un personnage de Douleur, subissant le martyre de la Passion. Sa tête semble couronnée d'épines. Aujourd'hui isolée, elle a vraisemblablement appartenu à un ensemble plus complet, où le Christ devait trôner au centre d'une cène. Une datation, même approximative n'est pas possible par manque d'informations.
Meule de dificeParmi les moulins présents à Belvédère, certains étaient spécialisés dans la pression des olives. Il y a pourtant peu d'oliviers sur la commune. Ils sont essentiellement concentrés à proximité de la confluence de la Vésubie et de la Gordolasque (altitude 530m), et disparaissent aussitôt que la pente s'accentue (Belvédère se trouve à 820 m d'altitude). Il n'en était pas moins nécessaire de posséder une telle structure pour en obtenir l'huile qui sera consommée dans l'année. Déjà au XVIIIème siècle, les enquêtes Sardes précisaient que cette production existait à Belvédère. Aujourd'hui, les moulins ne fonctionnent plus et certains ont totalement disparu.
Vis des moulinsCette simple pièce de bois était en fait une partie de la vis centrale d'un ancien moulin à olive. Généralement en bois dur (noyer ou châtaignier), elle pouvait atteindre plus d'un mètre. Elle permettait le serrage des scourtins remplis de pulpe d'olive. Ceux-ci, une fois écrasés, produisaient l'huile (1ère pression à froid). Cette pièce confirme la présence de ces moulins spécialisés à Belvédère.
Porte du village
Place SAINt Esprit
Façade de l'ancienne forge MATTEUDI
Cantoun ou passage couvert
Maison d'habitationL'attrait touristique de la Vésubie, dès la fin du XIXème siècle, a provoqué un important développement de l'habitat. Les nécessités de l'accueil des estivants obligèrent à restaurer les anciennes maisons, et souvent à en construire de nouvelles. Elles s'installent alors dans la continuité des voies automobiles nouvellement créées. Ce sont d'élégants pavillons de plaisance, très rapidement adoptés par la notabilité locale, qui y voit le signe de leur qualité sociale. Alors que l'habitat traditionnel possédait une structure en élévation, les nouvelles maisons adoptent le plan individuel, créant ainsi une grande variété de types, qui en fait l'originalité. Certaines d'entre elles possèdent des frises anciennes sous le toit qui caractérisent le début de notre siècle.
Fresque de St AntoineDans la chapelle Saint-Antoine, se découvre, sur la voûte, les restes d'une peinture ancienne. Le personnage est représenté en priant. Il peut être identifié comme Saint Antoine du Désert sans doute soumis à l'une des tentations. Mais le reste de l’œuvre a disparu sous un badigeon blanc. De par sa forme, l’œuvre semble se rattacher aux fresques connues à la fois à Venanson et à La Brigue (Notre-Dame des Fontaines). Saint Antoine prononce quelques paroles dont le sens nous échappe. L'écriture est comparable à celle des fresques citées. Il est possible de la rattacher à l'un des artistes de cette période. Et s’il ne s'agit pas de Canavesio lui-même, il est possible d'y voir son école.
Chapelle St Antoine, façade avec treillis de bois
Façade de grange et écurieLes bâtiments périphériques du village ancien, à proximité des premiers jardins, sont généralement d'anciennes granges ou écuries. Leur haute structure, le peu de soin de leur parement, expliquent qu'il s'agit de bâtiments à usage rural, secondaires. L'importance de l'élevage local, la présence d'un troupeau de vaches laitières, explique la présence des fenils, destinés à conserver le foin nécessaire à l'alimentation des animaux durant la saison d'hiver. La situation frontalière, au débouché de la vallée de la Gordolasque, et le rôle essentiel des convois muletiers au travers des Alpes, jusqu'en Piémont, nécessitait également d'importantes structures d'accueil : les écuries offraient l'espace de repos et de remonte au transit.
Tableau de la Crucifixion avec saint Jacques
Niciae Anno 1693). L'auteur est également celui de la "Descente de Croix" de la chapelle des Pénitents blancs de Saint-Martin Vésubie. La Croix est encadrée à ses extrémités par les disques lunaires et solaires. Au-dessous, des angelots participent à la compo-sition. Enfin, avec, la Vierge et Marie Madeleine se reconnaît le personnage de Saint Jacques, le pèlerin traditionnel, juste derrière Saint Jean l'Évangéliste.
Acquisition d'une nouvelle horlogeBelvédère : 1876
Après bien des tractations, la Commune de Belvédère opte, sur les conseils de l'horloger, pour une horloge de qualité, qui se reconnaît à «la force de sa sonnerie et la solidité de la machine». Il s'agit d'une horloge « allant huit jours, à heures et demies, et répétition à l'heure ». Attachés à la solidité des mécanismes, les matériaux utilisés sont le cuivre et l'acier. Le coût s'en ressent. Le prix est supérieur à celui envisagé. Il atteint la somme de 975 Francs, à laquelle s'ajoutent les frais de transport (l'horloge est amenée jusqu'à Nice par voie ferrée), qui s'élèvent à 225 Francs, soit une dépense totale de 1 200 Francs, rejoignant ainsi la première estimation. Léon TOURNIER propose à la Commune de faire intervenir un horloger de Nice pour la mise en place de l'horloge dans le clocher, car un déplacement de son personnel aurait coûté trop cher. A la demande de la Commune, des facilités de paiement sont accordées, permettant de régler la somme en trois traites : la première après la mis en place, la seconde un an après, et la dernière, après les trois années de garantie. Après 123 années «de bons et loyaux services», elle est remplacée en 1999 par une nouvelle horloge. Devenue un élément du patrimoine local, son mécanisme interne, véritable oeuvre d'art horloger, méritait d'être exposé.
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[ BELVEDERE ] Crédits à: Monsieur Marc ZWILLER |