Monographie de Belvedere - La Gordolasque - Vallée de la Vésubie, 06450 Alpes Maritimes - Côte d'Azur - France
LE CHATEAU DE BELVEDERE
Nous remercions M. Jean Claude POTEUR qui nous a fourni de très nombreuses
informations pour composer cet article. Regardons et essayons d'imaginer la Vésubie au début de l'époque Médiévale. Que connaissons nous ? La première mention connue de la vallée apparaît au XIème siècle. Nous ne possédons que quelques documents qui permettent de replacer notre région dans un ensemble plus vaste, celui de la Provence au temps de la Réforme Grégorienne. Le mouvement connaît une certaine ampleur, secoué par la reconquête de l'autorité épiscopale, officiellement "spoliée" par les seigneurs locaux qui se seraient approprié les terres que détenait l'Église auparavant, profitant de l'époque de consécutifs à la fin de l'Empire Romain. Encore faut-il largement revenir sur cette notion de "troubles", lors des temps que nous appelons traditionnellement les "Invasions Barbares". En fait de spoliation de la part des seigneurs, on sait aujourd'hui qu'il s'agit avant tout de créer un nouveau cadre à la société, celui imposé par les évêques, préparant l'avènement d'un État fort, à travers le temps que l'on a appelé l'époque des Principautés. Ces rappels historiographiques sont nécessaires pour comprendre ce qu'a pu être la Vésubie au tournant de l'An Mil. C'est donc l'évêque de Nice qui prend pied dans la Vésubie, au détriment des anciennes familles seigneuriales, qui tenaient le haut pays depuis plusieurs décennies. Nous sommes loin des mythes "Sarrasins", qu'aucune source historique critiquable ne présente. Cette histoire peut être jugée comme une vaste opération de propagande lancée par la nouvelle maison seigneuriale, celle des Comtes issus de Guillaume, que l'on nomma alors "Le Libérateur". Le terme lui-même est une façon de légitimer, à posteriori, sa prise de pouvoir dans l'ensemble de la Provence, et surtout dans cette partie Orientale longtemps délaissée par le pouvoir. Les Terres Neuves, le futur Comté de Nice, restent des terres de Marche, véritables frontières vers le Piémont. Cette notion de Marche est importante, car elle ne fixe aucune frontière linéaire telle qu'on en imaginerait aujourd'hui. Il s'agit d'une zone territoriale, d'une profondeur importante, servant d'espace tampon entre deux territoires identifiés et définis comme antagonistes. Le Comte est loin de la Vésubie, vers la Provence centrale, à Aix. C'est à l'évêque, ou à l'abbaye de Saint-Pons-hors-les-murs qu'échoit la reprise d'autorité. Ce sont les deux seules institutions ayant conservé une structure forte et des liens familiaux proches des pouvoirs de tutelle. Les familles "féodales" sont obligées de céder à la pression d'un pouvoir ecclésiastique capable de lancer excommunications et anathèmes contre elles (en fermant les églises, refusant les sacrements...), mais aussi de mobiliser des troupes "fidèles", plus sûrement intéressées par les dépouilles des futurs vaincus, qui ne manqueraient pas de leur échoir en guise de remerciements. Ces mêmes autorités ecclésiastiques n'hésitent pas, après soumission, à remettre entre les mains des anciens seigneurs une partie de leurs terres, contre la reconnaissance de leur domination. Nous ne sommes pas encore au temps des castrum. Il s'agit plutôt d'une période de transition, dans une zone où la majorité de la population n'est pas encore totalement christianisée et où subsistent d'anciens cultes fortement imprégnés de paganisme. Dans cet espace, l'habitat reste en partie isolé, prenant la forme exploitations agricoles d'importance, héritières du mode d'occupation antique. Plusieurs lieux peuvent encore être identifiées dans la vallée. Mais en négatif. (il s'agit d'un axe de recherche du C.E.V.). Ce sont les documents du XIIIème siècle qui nous donnent ces informations. Revenons aux alentours de l'An Mil. Au XIème siècle, je propose d'identifier deux espaces différenciés par leur domination politique :
La zone de contact passe aux alentours de Berthemont - Fenestres. Ces
deux familles sont vraisemblablement apparentées, puisqu'elles luttent
ensemble contre les prétentions Génoises sur la vallée, et nous pouvons
les suivre conjointement jusqu'au début du XIVème siècle. Les Vintimille
tiennent encore quelques biens ou revenus jusqu'au début du XVème siècle
sur les villages de la Vésubie, comme le montrent nos archives, alors que
les premiers ont sans doute déjà perdu l'essentiel de leurs possessions au
profit des Communautés d'habitants "libres" ! Celles-ci deviennent une
véritable particularité de notre vallée dès le XIIIème siècle, très
rapidement après la période d'établissement des villages. De ces époques, il ne nous reste sur le terrain que peu d'informations.
Période de transitions rapides, l'installation des seigneurs "féodaux" a
nécessité de pouvoir dominer la population. Dans un premier temps,
celle-ci s'effectue en relation avec la structure d'autorité : la motte
féodale castrale. Pour Belvédère, le modèle est le même. Il faut consulter les archives
des Comtes de Provence pour pouvoir remonter au-delà du XIVème siècle. La
première mention d'un castrum apparaît vers 1232 (on parle alors de
Belvezer). Au XIVème siècle, nous connaissons le nom du châtelain de Belvédère :
un certain Matthieu. Et lors de la dédition du Val de Lantosque à la
Savoie, en 1388, ce sont des seigneurs de la famille de Vintimille qui
possèdent le castrum et la villa de Belvédère. Il est alors possible que
les deux lieux soient désormais distincts. Le premier restant
l'installation dont nous venons de parler, le second pouvant être
désormais le village que nous connaissons aujourd'hui. Revenons aux Grimaldi. Les archives d'État conservées à Turin confirment leur
emprise sur le
château de notre village au début du XIVème siècle, où il est dit "menaçant ruines", ce qui
permet à Jean François Grimaldi, nipote (neveu) et héritier
universel de Cosme, d'être exonéré de 600 florins de dépenses par le
Patrimoine Royal
(le Fisc), afin de pourvoir à ses réparations (vers 1429 ?). Rien ne dit
alors que le site "haut" ait été abandonné au profit de
l'installation actuelle, mais cela devient probable par la tardiveté de la
restauration, qui nous rapproche des époques constatées dans le village.
Rappelons-nous du jardin cité précédemment pour le
localiser dans le quartier qui porte encore aujourd'hui
le nom de Fuont. La toponymie peut également nous aider dans ce
repérage, en nous permettant de localiser des quartiers dont l'origine
peut nous ramener à l'époque médiévale. Si il n'y a pas, à proximité du
village, de lieu-dit "le château", nous retrouvons un quartier dont
le nom est évocateur de ce temps : la condamine, qui rappelle le
con-dominium, autrement dit la "double seigneurie". Le terme
est généralement formé quand il y a partage entre le pouvoir laïque et
ecclésiastique d'un espace réputé pour être "les meilleures terres".
Il peut dans ce cas, résulter d'un partage entre le seigneur du lieu, de
la famille des
Vintimille, obligé de céder son "bien" au comte de
Provence, qui lui en aurait alors rétrocédé une part en fief (simple
hypothèse s'appuyant sur d'autres exemples
connus dans notre vallée). Un autre document retrouvé par notre Centre d'Études revêt une importance certaine. La paternité en revient à M. Cyril Isnart, Chargé de la Conservation au M.T.V. Une note manuscrite de Paul Canestrier, l'ancien folkloriste du Comté de Nice, retrouvée également à la bibliothèque de Cessole, nous apprend que, je cite: «les gens de Belvédère s'y rendaient en procession toutes les année et voulaient alors qu'elle soit mieux entretenue que l'église paroissiale». Sans doute rappelle-t-il une tradition remontant à une époque antérieure à la Révolution, car il semble certain que les combats et l'occupation française de la fin du XVIIIème siècle ont été la cause de la ruine de l'édifice.
Cette indication de Paul Canestrier confirme, par
l'intermédiaire de la tradition, l'importance symbolique que revêtait
l'édifice. Elle est corroborée par un témoignage oral (encore une fois M.
Bois) nous présentant quelques personnes sacrifiant il y a encore quelques
années, à ce rituel dont la signification avait totalement disparu pour
beaucoup de ses contemporains.
La procession est un phénomène social important, qui perdure souvent quand
bien même son origine et sa signification se sont perdues dans un temps
disparu, où l'objet de ce déplacement conservait un rôle fondamental dans
l'organisation politique et symbolique du site. La géologie, même si elle ne représente pas un élément essentiel dans cette démonstration, nous précise que le site de Saint-Jean se situe sur la roche (schiste), alors que la Condamine et tout le versant de Belvédère sont installés sur de la sédimentation et du conglomérat glaciaire. Et l'on se rappelle que l'implantation d'un édifice de défense reposait sur un choix réfléchi du site, puisqu'il était fait, par nature, pour durer, voire résister. Il nous paraît vraisemblable qu'un premier habitat ait été installé à proximité de cette bute, à une époque indéterminée, mais de toute façon antérieure au XIVème siècle. Sa physionomie peut permettre l'implantation d'un château entre la fin du XIIème et le début du XIIIème siècle, selon les informations offertes par Jean Claude Poteur. Le village aurait pu s'y agglutiner à l'époque de l'incastellamento (vers le XIIème siècle) pour ensuite quitter ce site et s'installer, vers la fin du Moyen Age (XIVème-XVème siècles), sur son emplacement actuel. Ce qui permettrait de comprendre l'absence relevée de toute trace antérieure à cette époque dans le village de Belvédère. En 1932, l'armée française acquérait le site pour y installer un fort, en continuité de la fameuse ligne «Maginot», afin de surveiller le débouché de la vallée de la Gordolasque, dont la partie amont restait italienne depuis le traité de Paris de 1860. Poste avancé, merveilleusement camouflé (M. Bois racontait à nos élèves que l'écurie des mulets était construite à l'intérieur des ruines de la chapelle, ce qui la rendait invisible), fort souterrain, il n'eut qu'une utilité réduite, et fut abandonné rapidement dès les premiers efforts italiens, pour permettre de tenir la ligne des ouvrages plus importants... Il représentait un choix similaire à celui qui avait été réalisé au lendemain de l'An Mil. Lexique
E. GILI - Mai 1999 MASSÉNA au BREC D'UTELLENommé Général de brigade, le 22 août 1793, Masséna s'illustra les 24 et 25 novembre, en s'emparant de CASTEL-GINESTE, du Scandoulier et du BREC D'UTELLE, positions fortifiées et réputées imprenables. De 1792 à 1794, dans tout l'ex-Comté de Nice, devenu le premier département des Alpes Maritimes, se poursuivit une guerre fertile en combats d'avant-postes, qui trouvaient dans l'exceptionnel fouillis de pics et de vallées enchevêtrées de la région, un terroir des plus favorables pour multiplier ruses et embuscades. Une partie des 6000 Hommes de Masséna qui gardaient la Basse Vésubie occupait Utelle tandis que les ennemis retranchés à Castel-Gineste et au Brec d'Utelle les dominaient en les menaçant. Masséna décida de les chasser. Avec audace, suivi d'une colonne de volontaires, dans les éboulis impraticables, s'accrochant aux aspérités à flanc de précipice, le Général et ses hommes atteignirent enfin Gineste qu'ils attaquèrent impétueusement. Après 2 heures de résistance acharnée, les ennemis abandonnant leurs retranchements se réfugièrent au Brec. Pour la suite laissons la parole à Masséna lui-même : "Le Brec est une montagne des alpes en cette partie la plus élevée et la plus difficile : on y arrive par un sentier étroit et anguleux, bordé de roches et de précipices, où, depuis la naissance de la guerre, on ne s'avisa jamais de traîner un canon ; ce qu'on n'avait pas entrepris, nous l'achevâmes. Je fis monter de la Madone d'Utelle une pièce de 4 : nous la portâmes à bras l'espace de 2 milles ; général, officiers, soldats, tout y mit la main ; enfin, après 7 heures d'efforts qui tiennent du prodige et que le génie de la liberté peut seul inspirer, elle était en batterie au poste avancé de Castel-Gineste et elle tonnait sur les esclaves sardes. Peignez-vous leur surprise et leur épouvante ! Ils s'ébranlent, grenadiers chasseurs, éclaireurs montant au pas de charge, nous sommes les maîtres du Brec. Nous poursuivons l'ennemi de rocher en rocher, de poste en poste. Une colonne conduite par Despinoy, adjudant général, se précipite par me ordres au Figaret ; après quelques fusillades, les ennemis fuient de toute part, ils nous abandonnent 3 camps plus de 40 mulets chargés de bagages et de munitions de toutes sortes, 300 tentes, des ustensiles, des armes, des matelas, des courte-pointes, des oreillers et l'attirail qui suit des hommes efféminés, des esclaves ..." L'histoire de Masséna se confond avec celle de ses campagnes militaires. En quelques années, ses prouesses, son audace, son extraordinaire sang-froid, son étonnant jugement, toutes ses précieuses qualités de chef, se dévoilent pour s'imposer au point de placer Masséna en tête des meilleurs militaires d'une époque qui pourtant en fourmille.
LES BARBETS.Les combatsL'âpreté des combats des années 1792 1793 donne l'explication du barbétisme. La vallée de la Vésubie fut sans cesse traversée par les armées vivant le plus souvent aux dépens de la population en se livrant à de véritables pillages. On ne peut que comprendre la hargne avec laquelle les barbets les plus réputes s’opposèrent aux troupes françaises. 1792Le royaume sarde allié à l’Autriche déclare la guerre à la france. Le 22 octobre Masséna occupe Belvédère avec 30 volontaires, il emprisonne le maire Paul Laurenti ainsi que les conseillers présents, la troupe pille le village et dévalise les paysans, mais l'approche du maréchal Castelberg contraint Masséna à se replier sur Lantosque. Le 28 octobre Castelberg établit son quartier général à Belvédère, fortifiant le village et transformant la chapelle St Jean en redoute. La vallée de la Vésubie est alors entièrement sous contrôle austro-sarde. 1793Le 2 mars, l'armée française s'empare de Belvédère. Fin mars, Castelberg reprend Belvédère. Le 2 avril, les français reprennent Belvédère. Brunet fortifie les retranchements de St jean et Condamine et l'artillerie est installée à Treminil, base du Capelet occupé par les armées austro-sardes . Défaits au Raus les français rebroussent chemin vers Belvédère. De nombreuses escarmouches sont lancées contre les retranchements de St Jean . Les notables de Belvédère sont conduits prisonniers au fort Carré d'Antibes. La fin de l’année 1793 vit les 2 forces en présence camper sur leurs positions de 1792. Les populations civiles firent les frais de cette valse hésitation des 2 corps d'armées, ballottées entre sardes et français. Beaucoup de villageois gagnèrent les rangs des Barbets occasionnant par leurs embuscades de nombreuses pertes aux armées françaises. Nous rappellerons pour mémoire l'origine du saut des français sur la route de Duranus ou les barbets faisaient sauter les républicains dans la Vésubie. 1794Le 16 avril Garnier et Serrurier attaquèrent Belvédère. Les succès de Masséna obligèrent les austro-sardes à évacuer le Raus et les rejetèrent au delà du col de Tende marquant ainsi la fin des opérations militaires dans notre vallée. Les barbets continueront à tenir seuls le terrain mais la convention mit fin à cette lutte. Nul doute que les excès des armées firent progresser cette forme de résistance. Les villageois ballottés entre les deux armées antagonistes étaient désemparés. Les coups de mains des uns et les occupations des autres cassèrent le rythme ancestral de la vie paysanne. Beaucoup d'hommes étaient sous les drapeaux, d'autres avaient rejoint les Barbets. La lutte contre ceux-ci par la Convention a favorisé la liquidation des combats fratricides au sein de la communauté.
Au sujet des ouvrages militairesFlaut, Gordolon, Rimplas etc. extrait de LA MILITARISATION DE LA FRONTIERE 1928-1940 par Jean-Louis PANICACCI. La vallée de la Vésubie n'a pas été négligée par les organisateurs du S.F.A.M., car son extrémité supérieure (Le Boréon) et celle de ses affluents de rive gauche (vallons de la Gordolasque et de Fenestre) se trouvaient jusqu'en 1947 en territoire italien.
L'antique "chiuse" de St.Jean-la-Rivière, très
comparable au point de vue conception à celle de Bauma-Negra dans la Tinée,
comportait également des ponts escamotables permettant d'interrompre la
route et la voie du tramway de Saint-Martin
Vésubie. Au moment du
conflit franco-italien, elle n'était plus opérationnelle et tout au plus
a-t-elle dû servir de dépôt. Les gros ouvrages mixtes sont au nombre de deux, très puissants et agissant ensemble pour barrer la voie de passage que constitue la Vésubie. Le Gordolon, situé près de Lantosque, avait aussi pour mission de surveiller tout mouvement suspect dans la vallée de la Gordolasque. L'ouvrage de Gordolon disposait d'un armement mixte très complet, comprenant :
L'ouvrage de Flaut, qui fait face à celui de Gordolon, comportait lui aussi un impressionnant arsenal d'armes, propre à décourager l'adversaire le plus résolu : mortiers de 81 mm, canons de 75 mm, créneaux antichars, en bref tout ce qu'il était possible de trouver en armement de forteresse à l'époque... Tout cet ensemble fortifié n'a pas déçu les espoirs placés en lui. La célèbre devise «On ne passe pas» a été, du moins dans cette région, tout à fait justifiée La Commission d'Organisation des Régions Fortifiées (la C.O.R.F.) décida d'implanter, le long d'une ligne dite "Position de Résistance" distante de 5 à 8 km de la frontière italienne, un ensemble d'ouvrages du type de la Ligne Maginot devant constituer le Secteur Fortifié des Alpes Maritimes (S.F.A.M.).
Afin de compléter le dispositif du S.F.A.M. qui présentait quelques angles morts et lacunes dans la continuité des feux, la C.O.R.F fit construire, de 1931 à 1936, des "petits ouvrages" et des observatoires. Ces ouvrages ne disposaient pas d'artillerie, hormis quelques tubes antichars, mais possédaient des jumelages de mitrailleuses et des fusils mitrailleurs destinés à assurer une ligne de feu continue et sans faille La militarisation accrue de la région frontalière déboucha également sur l'interdiction par le Génie Militaire, de la construction de routes souhaitées par diverses municipalités et le Conseil Général, telles que les liaisons Rimplas - St Sauveur, Berthemont - St Martin Vésubie, Roubion - Beuil, Venanson - Col St Martin, Roquebillière - Granges de La Brasque etc. Extrait de Les Alpes Maritimes et la Frontière 1860 à nos jours éd. Serre à Nice - Avril 1992 Coût de Rimplas : 34 186000 F Flaut : 23 544 000 F Gordolon : 21 374 000 F
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